Désormais, ma Suzanne le Badezet organise le réseau de bénévoles qui œuvrent de Quéven à Inzinzac en passant par Plouay et Hennebont. Cela représente une dizaine de personnes.  Je me suis habituée à voir défiler: pelotes de cotons multicolores; sacs de cellulose extra doux, le tout antiallergique, au creux duquel je n’ai pas le droit de fourrer ma jolie truffe. J’observe les prothèses de coton qui prennent forme sous leurs doigts, répondant à un cahier des charges bien précis. Elles s’amoncellent dans un panier en rotin avant d’être empaquetées par calibre et expédiées vers l’association Mère. J’écoute le cliquetis des aiguilles à crocheter ou tricoter, les conversations des bénévoles, réunies parfois, autour de leur cause commune. D’une même voix, elles rappellent qu’elles se sentent solidaires de toutes les femmes victimes de cancer du sein.  Ravies, lorsque offerts, les nichons de coton multi taille, multicolores et waterproof, représentent l’alternative à une prothèse mammaire trop lourde, ou une solution transitoire avant une chirurgie réparatrice.